Écoute le Ney raconter une histoire,
il se lamente de la séparation :
“Depuis qu’on m’a coupé de la jonchaie, ma plainte fait gémir l’homme et la femme. Je veux un coeur déchiré par la séparation pour y verser la douleur du désir. Quiconque demeure loin de sa source aspire à l’instant où il lui sera à nouveau uni. Moi, je me suis plaint en toute compagnie, je me suis associé à ceux qui se réjouissent comme à ceux qui pleurent.
Chacun m'a compris selon ses propres sentiments, mais nul n'a cherché à connaître mes secrets. Mon secret pourtant n'est pas loin de ma plainte, mais l'oreille et l'oeil ne savent pas le percevoir. Le corps n'est pas voilé à l'âme, ni l'âme au corps ; cependant nul ne peut voir l'âme. C'est du feu, non du vent, le son de la flûte : que s'anéantisse celui à qui manque cette flamme ! C'est le feu de l'Amour qui est dans le roseau, c'est l'ardeur de l'Amour qui est séparé de son Ami : ses accents déchirent nos voiles.
Djalâl-od-Din-Rûmi
¤¤¤
.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire